Nous plongeâmes toute la journée dans cette immense tristesse, dans cette nécropole marine. Aux quatre coins du lagon. Partout la désolation était la même. Partout cette algue visqueuse recouvrait les squelettes d’une faune jadis éblouissante. Les seules espèces qui semblaient survivre étaient quelques gros bénitiers et une variété de corail de feu. Et les poissons bien sûr. Ils étaient toujours là bien que beaucoup moins nombreux. Mais ils paraissaient apeurés, craintifs. Traumatisés par le bouleversement cataclysmique de ce monde qui avait été leur paradis depuis des millions d’années.
Alex du Prel, Le Paradis en Folie(2002)